L'hôpital numérique à l'horizon
Basé sur la télémédecine, ce concept est pour demain.
Après avoir mené à bien un projet pilote de télémammographie, la Région bruxelloise s'y attelle.
Quand on n'a pas de pétrole, il faut avoir des idées. Et puis aussi, de préférence, du savoir- faire. En la matière, dotée d'un enviable potentiel scientifique et technologique, la Région bruxelloise vient de démontrer qu'à défaut d'or noir ou de minerais de fer, elle était capable de mener à bien d'ambitieuses entreprises.
Après avoir lancé, en 2002, le projet pilote de télémammographie, voilà qu'elle élargit le concept à la télémédecine avec le ferme espoir de créer, à terme, un véritable «hôpital numérique».
Point de départ donc, Brumammo, conçu dans le cadre d'un programme national de dépistage du cancer du sein, vise à mettre en place à Bruxelles un système intégré permettant de numériser les mammographies dans un centre de première lecture et de les transmettre, via un réseau haut débit, au centre de seconde lecture où des radiologues spécialisés contrôlent la qualité de l'interprétation, avant d'archiver les clichés.
Tout à y gagner
Concrètement, pour la patiente, cette nouvelle procédure via Internet et non plus par courrier express présente plusieurs avantages. La qualité et la pertinence de l'interprétation sont améliorées, les clichés bénéficiant d'un contrôle assisté par un ordinateur très performant; grâce à l'archivage centralisé, le risque de perte et de dégradation des clichés est réduit, ce qui est plus sécurisant; la rapidité de la transmission des données pour la seconde lecture; la réduction des coûts de la procédure; ainsi que l'offre de services nouveaux dans de petites unités hospitalières ne disposant pas de spécialistes 24 heures sur 24.
Que des bénéfices qui ne pouvaient qu'amener les concepteurs du projet à le faire évoluer vers la télémédecine, afin d'envisager d'autres applications, qui devraient être opérationnelles à l'horizon 2007-2008. «Les services opérationnels de l'hôpital numérique sont multiples», explique le Pr André-Robert Grivegnée de l'Institut Bordet, citant «l'extension de l'utilisation du réseau à toute l'imagerie médicale (radiologie, échographie, IRM, endoscopie,...), la consultation immédiate d'experts dans tous les domaines, la solution au problème des gardes spécialisées multicentriques, la distribution et la communication des dossiers aux médecins traitants, la création d'un archivage centralisé et sécurisé (vie privée) des données assure aux acteurs de santé et à la population une optimisation des ressources financières et humaines en terme d'organisation de l'activité de la structure de soins, le contrôle de qualité de chaînes d'acquisition et de traitement d'imagerie médicale» .
Des fonctions d'assistance et de consultance sont également prévues: mise sur pied d'un service dédié aux centres médicaux désirant intégrer la plate-forme «hôpital numérique» ; analyse de la situation existante, mais aussi des besoins à court, moyen et long terme ; rédaction d'un cahier des charges...
L'hôpital numérique aura également une vocation de formation, par exemple, des spécialistes à l'usage des technologies de l'imagerie digitale ou des étudiants universitaires. Enfin, ce projet devrait aussi permettre de créer une base de données d'imagerie médicale pour la recherche.
Source : La Libre Belgique
